Intervention de Valérie Montandon au  Conseil d’arrondissement du 30 novembre 2021

 Concernant le garage Nation. Vous connaissez bien sûr là aussi notre position sur le projet de la parcelle du garage Nation dans sa globalité. Nous considérons que ce projet est toujours bien trop dense, aussi bien dans son étalement que dans sa hauteur, qu’il aggrave le phénomène d’îlots de chaleur urbains et qu’il ne répond pas aux attentes largement exprimées par ses habitants, relayées par le conseil de quartier Nation-Picpus, ni aux besoins du quartier en raison de l’implantation de la Sorbonne-Nouvelle. Vous avez eu beau orchestrer une mise en scène pour faire croire à une avancée majeure sur ce projet, mais la concertation n’a abouti qu’à des modifications à la marge qui changent si peu de choses sur le fond. Vous avez surtout voulu vous racheter une virginité pour faire oublier que ce projet a quand même été initialement coconstruit entre la ville et le promoteur entre 2016 et 2019.

Ce n’est que lorsque vous avez constaté que les riverains, fortement mobilisés et organisés, s’opposaient au projet que vous avez d’abord temporisé en raison de la proximité des échéances électorales, mais aussi promis beaucoup de choses pendant ces élections, puis réalisé un simulacre de changement. Vous avez obtenu des avancées sur la qualité des matériaux de construction. Cela, je dois vous le concéder.

Mais cela ne compense pas, hélas, le gabarit des bâtiments, c’est-à-dire la compacité et la densité du bâti. Ce que vous devez bien comprendre, dans ce dossier, c’est qu’il y a quelque chose qui est inadmissible pour les riverains, c’est d’entendre d’un côté la communication de la majorité sur sa politique soi-disant environnementale, sur les objectifs des 770000 arbres, sur les forêts urbaines, et de l’autre, la réalité de ce qui se passe en bas de chez eux.

Madame la maire, la défense de l’environnement, la lutte contre la densification ne sont pas de simples slogans à géométrie variable que vous pouvez utiliser selon que la situation vous arrange ou non. Les remarques que font les habitants au sujet des lacunes du projet garage Nation, en termes d’écologie et de défense de l’environnement, sont légitimes. Ces habitants ne méritent pas de voir leur combat dénaturé, ni eux stigmatisés. Ces riverains méritent le respect. Tout comme les riverains d’ailleurs, la droite ne doit pas être caricaturée non plus. Dans notre arrondissement, lorsqu’elle est aux manettes, c’est rare, je tiens à le signaler, mais cela a le mérite d’être souligné, la droite agit aussi pour des projets respectueux de l’environnement. Le projet du lycée Paul Valéry, un des rares lycées où nous avons eu des marges de manœuvre, en est l’exemple. Alors que votre majorité projetait d’y construire 26750 m2 d’emprise au sol avec la création de 500 logements, de commerces et la création aussi d’une voie de circulation, nous avons choisi de préserver l’ensemble des emprises terrestres, des arbres et des espaces verts, ce qui représente 8 700 m2. Je vous invite vraiment à méditer sur la différence entre d’un côté le projet initial de 26 750 m2 d’emprise terrestre, et les 8 700 m2. Cela pourra peut-être vous inspirer. Je ferme la parenthèse.

Concernant la délibération présentée ce jour, nous voterons défavorablement, comme je l’ai dit au début, car pour toute délibération afférente à ce projet, tant qu’il est en l’état, nous voterons contre.

Intervention Conseil de Paris séance avril 2020

Mes chers collègues, pendant toute la campagne municipale, les promesses des candidats écologistes et de Paris en commun ont fusé de toutes parts, promettant de dédensifier fortement le projet de garage Nation Picpus. Par un semblant de concertation avec les riverains, la Ville de Paris et la mairie du 12e arrondissement n’ont cessé de pratiquer le double langage.

Cher Emmanuel GRÉGOIRE, je vais citer vos engagements de l’entre-deux-tours des élections municipales, qui disaient : « Nous nous engageons fortement à ce que le projet immobilier soit conçu comme un écoquartier avec une dédensification significative du projet, en revoyant à la baisse le nombre et la hauteur des bâtiments afin de permettre notamment aux habitants de bénéficier d’un espace vert public encore plus généreux ».

Je crois aussi qu’en politique, il faut avoir de la cohérence et, en effet, assumer. Sans cruauté, je vais vous montrer la réalité. Elle est là, la réalité. La surface du plancher demeure inchangée.  Le nombre de bâtiments reste identique à neuf, contrairement à vos engagements. Les étages ont été revus à la marge. Je ne suis pas sûre que l’on puisse qualifier ceci d’une avancée significative. De même, la végétalisation n’est pas à la hauteur des promesses des élus de la majorité ni des attentes des habitants.

Pour cesser le double langage de la Ville et respecter vos engagements, voilà ce qu’il faudrait faire pour une vraie dédensification du projet et plus d’espaces verts. Je vous le dis : il n’y a pas 36.000 solutions. La Ville doit d’abord agir et prendre sa part dans la réalisation d’un jardin public plus grand. D’ailleurs, nous venons d’en discuter avec le site de la Tour Eiffel, vous pouvez mettre les moyens quand vous le souhaitez. Alors pourquoi, justement, ne pas agir dans le quartier Nation Picpus, qui va accueillir, je le rappelle, juste en face du projet de la parcelle dont vous nous parlez, la Sorbonne Nouvelle, avec ses 17.000 étudiants, ses 700 enseignants-chercheurs, ses 960 chargés de cours ou encore ses 620 personnels administratifs ?

Ensuite, vous ne pouvez pas, d’un côté, exiger du promoteur qu’il dédensifie fortement son projet et lui imposer, de l’autre, une réserve dite des « 60/60 » comme le prévoit le PLU. C’est pourquoi, d’ailleurs, nous vous demandons de modifier le PLU. Ne vous cachez pas derrière le fait que cela n’est pas possible, car la Ville de Paris fait voter régulièrement en Conseil de Paris des dérogations au PLU afin de réaliser des projets d’urbanisme.

Question orale déposé au Conseil d’arrondissement du 16 septembre 2020

Question orale posée par Valérie Montandon 

Un projet immobilier de 14 bâtiments avec étages élevés et avec un taux de logements sociaux de 60 % serait  prévu sur la parcelle du garage Nation, rue de Picpus. Alors que les habitants de ce quartier sont en demande forte d’espaces de respiration , quelles conditions la Mairie a t’ elle émise auprès du promoteur du projet?