Plan Arbre

L’écologie est désormais un sujet majeur dans notre société, et la mairie de Paris l’a bien compris. Afin d’attirer des électeurs qui ne se concentrent que sur les paroles et les promesses hâtives, de nombreux plans verts sont développés, mais ne voient jamais le jour. Ainsi, entre images de synthèse et projets impossibles, tout cela n’est que de la poudre aux yeux. Pourtant, ce n’est pas faute d’offrir des solutions …

Mme Valérie MONTANDON.- Mes chers collègues, Madame la Maire, à quoi reconnaît-on que vous êtes en campagne ? En fait, les forêts urbaines rejaillissent de partout.

Je pensais honnêtement qu’après la déroute des annonces faites en 2019, vous n’oseriez pas remettre le couvert sur les forêts urbaines. Mais si, dans le Plan Arbres, vous le faites !

Je rappelle la séquence. Vous nous aviez bombardés en juin 2019 de belles images de synthèse, alléchantes. Je crois que la palme revenait à celle de l’Hôtel de Ville, on aurait dit le château de la Belle au bois dormant. En 2020, après les élections, le couperet était tombé, ce n’était pas réalisable techniquement.

Là, sur le Plan Arbres, vous recommencez. C’est sûr que ces images de synthèse n’avaient vocation qu’à verdir votre communication de campagne. C’est encore le cas aujourd’hui avec cette communication, qu’importe la faisabilité des projets.

Les forêts urbaines ne sont pas les seuls éléments qui empêchent et montrent que ce n’était pas faisable. Vous avez aussi l’annonce des 170.000 arbres, mes collègues sont revenus dessus. En effet, là encore ce n’est pas faisable.

Je vais vous soumettre un exemple à titre de comparaison. Sous la période Haussmann, sous les 17 ans de grands travaux, 80.000 arbres ont été plantés. Je vous laisse méditer sur ce chiffre.

Je vous laisse aussi méditer sur un autre chiffre qui vous trahit au sein de cette communication. Vous parlez d’un accroissement de l’objectif de l’indice de canopée de 2 %. Quand on sait ce qu’est l’indice de canopée, c’est la mesure de l’ombre portée des arbres, si cet indice ne monte que de 2 %, comment se fait-il que vous communiquiez sur 170.000 arbres qui représentent, eux, une augmentation de 34 % par rapport à l’existant ?

Vous le voyez bien, entre 34 % et 2 %, il y a un décalage énorme. Cela montre bien que votre objectif, c’est du pipeau.

Monsieur NAJDOVSKI, je vais vous interroger et vous demander peut-être d’avoir une certaine honnêteté intellectuelle. Le Plan Arbres que vous nous présentez aujourd’hui, ce n’est pas un plan arbres, c’est un plan jeunes pousses. Les forêts urbaines, ce ne sont pas des forêts urbaines, ce sont des arbres dans des pots.

Je voulais aussi réagir sur la charte des droits de l’arbre proposée par le groupe les Ecologistes. Vous appartenez quand même à une majorité qui ne cesse d’abattre les arbres pour assouvir tous les projets denses urbains. Vous nous brandissez une charte des droits des arbres pour essayer de vous faire pardonner. On a l’impression que vous cherchez une certaine absolution. Nous n’en sommes pas dupes. C’est d’ailleurs pour cela que nous allons nous abstenir.

Je voulais enfin revenir à quelque chose de plus réjouissant. Nous vous avions proposé d’expérimenter l’indice N.D.V.I., qui mesure la végétalisation. C’est un indice de végétalisation par différence normalisée. Il permet d’avoir une mesure beaucoup plus dynamique de la végétalisation, par rapport à un indice de canopée qui ne mesure que les ombres portées. Nous vous demandons de l’expérimenter.

J’ai vu un amendement qui va accepter de développer cet indice au niveau de tout Paris. Je voulais vous dire que je m’en réjouis. Si je ne l’avais pas proposé au niveau de Paris, c’est parce que dans le 12e on m’avait dit que c’était simplement utilisé sur les terres agricoles. Je me réjouis que l’on puisse disposer bientôt de cet outil, notamment dans le plan local d’urbanisme bioclimatique. Je vous remercie.

Vous l’aurez compris, en guise de conclusion nous vous demandons beaucoup plus d’actions et moins de communication. Merci.