Retrouvez mon intervention en séance du Conseil de Paris de décembre 2020, dédiée au débat budgétaire

Madame la Maire, Mes chers collègues,

Ce budget traduit une politique du logement dans sa continuité. En effet, rien ne change malgré son inefficacité. On

aurait pu attendre un changement en ce début de mandature, surtout qu’il y a des éléments externes qui se déroulent. Mais, non, rien ne fait évoluer votre politique du logement. Ni la réalité du terrain, parce que l’on voit que 12.000 habitants quittent Paris chaque année depuis 2011, sans compter les fermetures de classes. Ni les changements structurels. Vous avez dû tous remarquer qu’il y a eu le développement du télétravail. Ce mouvement de fond a été antérieur au confinement et s’est bien sûr accéléré avec la crise sanitaire. Mais, là encore, aujourd’hui, on dénombre à peu près 800.000 mètres carrés de bureaux inoccupés, et vous n’utilisez ce dispositif que pour la création d’à peu près 400 logements par an. Nous vous proposons donc d’augmenter et d’accélérer cette transformation de bureaux en logements, et de tripler les objectifs actuels.

Vous ne vous saisissez pas non plus des arsenaux législatifs qui sont à votre disposition. En effet, la loi Elan favorise l’accession à la propriété pour les familles de revenus moyens. Mais, là encore, par idéologie, vous refusez toute accession sociale à la propriété. Nous vous proposons de consacrer à peu près 1 % de vente dans le parc social – cela représente à peu près 2.500 logements – pour justement développer l’accession sociale à la propriété. Je crois que je ne peux même pas parler du montant alloué à l’accession sociale à la propriété dans le parc privé, puisqu’il s’agit à peine de 100.000 euros que vous dédiez à votre dispositif « Paris Logement », qui est un prêt à taux zéro.

Alors, oui, ce budget fait toujours la part belle à la préemption, à hauteur de 148 millions d’euros. Je vous rappelle que la préemption ne crée pas de logement et que vous préférez continuer ce levier, alors qu’à peu près au même montant égal de 148 millions d’euros, on pourrait espérer la rénovation de 5.800 logements. Quand on voit la situation du parc social, je pense qu’on le doit non seulement aux locataires pour améliorer leur cadre de vie, mais aussi pour des raisons de transition écologique, puisque, vous le savez, ce sont des véritables passoires énergétiques.

Ce budget montre aussi, hélas, votre dépendance au dispositif des loyers capitalisés, pour encore un montant de 54 millions d’euros. Notre groupe est constant sur ce sujet puisque nous considérons que d’affaiblir la trésorerie et la capacité d’investissement des bailleurs sociaux, n’est pas une chose raisonnable. Et donc, nous continuerons à le dénoncer.

Je trouve assez cocasse que le groupe de la majorité présidentielle dénonce aussi ce procédé, puisqu’il faut quand même rappeler que, chaque année, ce sont les ministres du Gouvernement « En Marche » qui donnent un blanc-seing à la Maire de Paris pour pouvoir continuer à utiliser ce procédé. C’est pourquoi nous avons du mal à cautionner une telle situation.

Enfin, nous vous proposons aussi de développer un plan de logement intermédiaire et d’axer le logement vers les classes moyennes, donc P.L.S. et P.L.I. Car, souvent, vous avez tendance à trop axer sur du très social dans les catégories P.L.U. et P.L.U.S. Notamment, à ce sujet, nous vous proposons de développer un dispositif qui serait axé sur les agents aussi bien de la fonction publique territoriale et hospitalière. Car, vous le savez, mes chers collègues, les services qui sont rendus aux Parisiens, que ce soit par les policiers, les pompiers, les enseignants ou les soignants, il est temps de passer de la parole aux actes et de passer des applaudissements à des actes concrets, notamment pour aider tout ce personnel et ces agents à se maintenir et vivre à Paris.

Je vous remercie.