Depuis 2013, période de la campagne municipale, Madame Hidalgo a pris ses distances de son ex-protecteur François Hollande, devenu encombrant depuis sa chute dans les sondages.

Récemment, la Maire de Paris y prend même un plaisir non dissimilé à s’opposer à lui pour incarner la garante des  valeurs authentiques d’un socialisme pourtant en déperdition.

Mais à s’y pencher de plus près le Président de la république et l’édile de la ville lumière ont beaucoup plus de points communs qu’ils ne le prétendent et sont dotés des talents avérés de magiciens.

Tous deux font appel allègrement à des artifices pour diminuer respectivement la dette réelle du pays et de la capitale

Au niveau parisien, le budget présenté au Conseil de Paris du mois de juin 2016 a eu son lot de surprises : pour combler le « trou » de 400 millions d’euros de son budget, la Maire de Paris a fait un tour de passe-passe comptable monumental.  La ville a ainsi fait pression pour faire adopter un décret le 27 novembre 2015, dont elle a demandé puis obtenu l’application, afin d’inscrire par anticipation les recettes des bailleurs sociaux pour les revenus futurs jusqu’à 2076. C’est ainsi que les recettes  des loyers capitalisées d’un montant de 354 millions ont artificiellement permis un équilibre du budget.

En d’autres termes, en 2076, les parisiens locataires d’un logement social paieront encore le bouclage du budget 2016.

Au niveau national, selon le rapport sur l’exécution du budget de l’Etat rendu public  le 25 mai, la Cour des comptes révèle que Bercy  a eu recours aussi depuis quatre ans à un artifice comptable afin d’adoucir la forte augmentation de la dette. Le tour de passe-passe est dévoilé dans Le Canard enchaîné du 15 juin. Chaque année Bercy émet des obligations du Trésor (OAT) aux taux de rémunération alléchants de 5 ou 6 % et dont le risque est relativement limité, l’émetteur étant un Etat Nation.  Les investisseurs en sont friands  et n’hésitent pas à acheter ces obligations largement au-dessus de la valeur officielle d’émission. La prime entre la valeur d’émission et la valeur d’achat a permis de réduire la dette de 22,5 milliards ce qui limite la dette à 95,7% du PIB contre 98% en réalité.

Quel manque de courage et quelle irresponsabilité ? Accentuer le fardeau déjà pesant sur les générations futures pour maquiller les comptes et masquer la réalité à des fins électoralistes de court terme est juste affligeant.