Retrouvez mon intervention lors du débat budgétaire 2025

Madame la Maire, mes chers collègues,

Lors de la mission d’information et d’évaluation sur les bois de Boulogne et de Vincennes, les membres ont formulé une préconisation claire et simple : créer un encadré spécifique dans la comptabilité administrative permettant d’identifier pour chaque bois l’ensemble des recettes, des dépenses et des investissements engagés. Force est de constater qu’aucune mesure de ce type n’apparaît dans le budget que nous examinons aujourd’hui.

Cette préconisation, qui a été acceptée par l’ensemble des groupes politiques de notre Assemblée et qui ne nécessitait aucun coût supplémentaire, aurait permis de donner une véritable visibilité sur la gestion de ces espaces boisés et sur les enjeux climatiques. Mais, une fois de plus, la Ville semble s’abstenir de prendre des mesures transparentes et structurées.

La réalité, c’est que les bois sont surtout des « cash machines », dont les recettes sont noyées dans le budget global de la Ville. Les 23 concessions dans les deux bois rapportent 22,4 millions d’euros, auxquels s’ajoutent les nombreuses recettes de tous les événements liés, par exemple « We Love Green », et d’autres redevances lucratives.

Face à ces recettes substantielles, le budget que vous allouez à l’entretien et à la valorisation des bois, lui, est beaucoup plus faible. Cette année, la Ville prévoyait un budget annuel de 9,77 millions d’euros, répartis entre le fonctionnement pour 4,45 millions d’euros et l’investissement pour 5,32 millions d’euros. Ces chiffres de recettes et de dépenses, bien qu’ils ne soient pas exhaustifs, mettent en lumière un écart abyssal entre les recettes que génèrent les bois et les montants investis pour leur entretien et leur valorisation.

Parallèlement, ce budget manque cruellement de stratégie et de méthodologie pour répondre aux ambitions affichées au travers des multiples plans : plan Arbre, plan Climat, P.L.U. bioclimatique, dont la création de 300 hectares d’espaces verts. Le dépôt d’un amendement relatif à un budget supplémentaire pour la plantation d’arbres par le groupe PEC « bricolé à la va-vite » illustre parfaitement cette impréparation et cette désinvolture face aux enjeux environnementaux.

Il est tout de même frappant de constater que, après le plan Climat, après le plan Arbre et après le P.L.U. bioclimatique, vous en êtes réduits à improviser, et même à gager les plantations d’arbres sur les dépenses dites imprévues. Oui, « imprévues », mes chers collègues.

La Ville communique beaucoup sur les plans ambitieux, mais, dans les faits, elle bricole des solutions au fil de l’eau, et ce budget ne respire ni la stratégie ni l’ambition, il transpire l’improvisation et l’absence de vision en matière environnementale.

Je vous remercie.