Madame la Maire, mes chers collègues,

A la gauche de l’hémicycle, vous aimez souvent parler de déconstruction. Permettez-moi, à mon tour, de déconstruire le mythe du P.L.U. bioclimatique.

Commençons par les fameux 300 hectares d’espaces verts, les P300. Une promesse à l’ambition irréalisable qui finit par se réduire au recyclage d’espaces verts existants. Même les cimetières, ces lieux où reposent nos défunts, sont convoqués pour ressusciter cette mesure-phare. En bref, un enterrement de première classe pour une promesse qui n’a jamais vécu.

Les servitudes de mixité fonctionnelle et sociale imposées aux immeubles tertiaires, combinées au pastillage, illustrent un malus déguisé en vertu. Ces contraintes bloquent la modernisation et la rénovation thermique des bâtiments, allant à l’encontre de la transition écologique ainsi que de l’attractivité économique. A cela s’ajoute une dévalorisation de 30 %, voire 50 %, voire parfois 80 % des biens immobiliers. Ce n’est pas le grand capital qui trinque, comme pourrait le fantasmer la gauche, mais le propriétaire particulier et les organismes qui gèrent l’épargne des petits épargnants. Quant au pastillage, transformé de mesures exceptionnelles en armes de densification, il remet en cause le droit de propriété. Ironiquement, la ville, déjà ruinée, n’a même pas les moyens de garantir le droit de délaissement qu’elle impose à ses biens.

Que dire de la pleine terre ? Vous inscrivez la protection de la pleine terre dans ce P.L.U. comme une confession tardive. La réalité de vos actes, c’est que, la pleine terre, vous l’avez déjà toute « cramée ». Après l’acte 1 de Jean-Louis MISSIKA – soutenu par les écologistes, je le précise – qui a séché tous les terrains disponibles, voici l’acte 2 : densifier le bâti existant et surélever les dents creuses au détriment des espaces respirables, un véritable programme d’asphyxie urbaine.

Plutôt que de multiplier les règles contre-productives, nous proposons une vision d’un Paris aéré, vert et viable. Nos amendements visent à limiter les surélévations, notamment dans les rues étroites, et à interdire les dérogations pour les immeubles dépassant 37 mètres. Nous voulons protéger les habitants en évitant la transformation des rues en canyons urbains, que je qualifierais même de « canyons de béton ».

Nous proposons la protection de nouveaux espaces verts, comme les 7,5 hectares de l’héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux, ainsi que le renforcement de la biodiversité sur la petite ceinture. Nous souhaitons aussi limiter les permis de construire autour du périphérique, qui fleurissent plus vite que les arbres, et utiliser des outils comme l’indice M.D.V.I., qui permet de suivre, de façon objective, la création des espaces verts. Loin de l’approche punitive du P.L.U. actuel, nous privilégions la coopération avec les acteurs économiques pour transformer l’existant : inciter plutôt que contraindre, encourager plutôt que stigmatiser.

Vous pouvez repeindre votre communication en vert, mais la réalité est implacable. Ce P.L.U. n’a qu’un seul objectif : la course effrénée aux logements sociaux à tout prix. L’environnement, lui, n’est qu’un faire-valoir. Pourquoi cette obsession ? Parce que le logement social est devenu l’assurance-vie électorale d’une municipalité qui a abandonné l’idée d’améliorer le cadre de vie des Parisiens.

Avec le groupe Changer Paris, nous proposons une alternative ambitieuse : un Paris qui respire, qui protège ses habitants et qui prépare un avenir réellement durable.