Dans la continuité des échanges que nous venons d’avoir pendant ce Conseil, il est vrai que le rapport de la Chambre régionale des comptes relatif à la ZAC Rive Gauche, met la lumière et accentue le fait que le territoire de Bercy-Charenton correspond aux orientations de la Métropole du Grand Paris.
L’une des préconisations est la reconnaissance de l’intérêt métropolitain pour cette ZAC. Il était pour moi important de le rappeler. De rappeler également que la Métropole du Grand Paris s’est toujours engagée, lorsqu’elle soutient des ZAC, lorsqu’elle s’implique dans des ZAC, à respecter le choix programmatique des communes. Elle est là, bien sûr, aussi bien en soutien financier qu’en expertise. C’était aussi l’occasion pour moi, puisque, tout à l’heure, le temps m’a manqué lorsque l’on a évoqué la ZAC de Bercy-Charenton, de faire un parallèle entre Paris Rive Gauche et la ZAC Bercy-Charenton en ce qui concerne les couvertures qui ont été réalisées sur le réseau ferré.
Lancé en 1991 par Jacques Chirac, le quartier Paris Rive Gauche, qui se structure entre la gare d’Austerlitz, la Bibliothèque François-Mitterrand et les boulevards des Maréchaux, a démontré que construire en recouvrant les voies de chemin de fer était possible et pouvait donner naissance à un quartier aux qualités urbaines avérées. Bien sûr, il y a des coûts et des délais, mais Jacques Chirac avait de l’ambition pour Paris, et il l’a fait. Ce projet ambitieux a montré une qualité de cadre de vie.
Effacer les infrastructures ferroviaires devrait être une exigence en forme d’évidence. L’Atelier Parisien d’Urbanisme – l’APUR – en 2008, avait fait une série d’études concernant l’avenir du site complexe de Bercy-Charenton, qu’elle qualifiait d’ailleurs de « chaînon manquant » entre Paris et les communes le long de la Seine en amont. L’APUR proposait de réaliser une couverture intégrale des voies de chemin de fer, seul moyen de mettre fin à l’enclavement du quartier Cour-Saint-Emilion et de créer le lien avec Charenton-le-Pont. Un choix ambitieux, exigeant et bon sens qui permettrait de créer plus de 1 million de mètres carrés. Les enjeux sont multiples. En effet, il s’agit à la fois de recoudre les quartiers sud-est du 12e arrondissement et de donner aux habitants du quartier Picpus un accès au parc de Bercy et à la Seine.
Aujourd’hui, je voulais alerter, en faisant ce parallèle avec la Rive Gauche, sur le fait que le programme prévu par la Ville sur Bercy-Charenton consiste à ne construire que sur les emprises en pleine terre rapidement libérables. Du fait des différents niveaux asymétriques de référence dans le secteur, ce schéma obère la capacité ultérieure de réaliser des couvertures du faisceau ferroviaire. Il s’agit donc d’un choix largement irréversible et lourd de conséquences.
Aujourd’hui, nous observons et analysons le rapport de la Chambre régionale des comptes. Je voulais vraiment alerter sur le fait que ce que nous nous apprêtons à faire à Bercy-Charenton, nous ne pourrons pas faire ce qui a été fait en termes de couverture du réseau ferré dans Paris Rive Gauche.
Je voulais aussi ajouter, au nom de mes collègues Jean-Baptiste OLIVIER et Anne BIRABEN, que la programmation de la ZAC Rive Gauche a changé, surtout à partir de 2001. La Ville a augmenté petit à petit la part de logements sociaux et a déséquilibré en partie l’équilibre financier. Comment cela se traduit-il aujourd’hui ? Les conséquences sont un projet très dense, trop dense, qui, justement, se densifie d’année en année, à l’encontre de l’attente des riverains – notamment sur la gare d’Austerlitz – et des enjeux climatiques. J’attire votre attention sur le fait de continuer à retravailler sur cette partie de la ZAC qui n’est pas achevée, sur la gare d’Austerlitz, pour avoir un projet qui soit en adéquation avec le P.L.U. bioclimatique que nous nous apprêtons à élaborer et en attente avec les attentes des riverains.