Le projet de délibération soumis à ce vote concerne, en effet, la signature d’une convention d’occupation du domaine public entre la Ville de Paris et l’association « Cité Caritas », pour l’usage de l’annexe de l’ancien lycée Théophile Gautier, situé au 49, rue de Charenton, dans le 12e. Ce site, qui est propriété de la Ville, a été fermé à la rentrée 2023 par la Région Île-de-France pour des raisons structurelles et de sécurité, avant d’être officiellement désaffecté par arrêté préfectoral en mai 2024.

Je voulais apporter quelques précisions.

Il est important de rappeler que cette fermeture, régulièrement mentionnée dans le projet de délibération, résulte de constats objectifs. Le site présentait de graves insuffisances : absence d’ascenseur, non-conformité P.M.R., installation de restauration inadaptée et une configuration générale empêchant toute autonomie de fonctionnement. Parallèlement, la Ville continue de perdre des habitants et des élèves. Les chiffres de la démographie sont, hélas, sans appel. La Région a donc fait le choix responsable de réaffecter les élèves vers des établissements mieux adaptés.

Concernant les travaux d’aménagement du centre d’hébergement d’urgence, ceux-ci ont généré de nombreuses nuisances pour l’école voisine. La communauté éducative et les parents ont été particulièrement mobilisés. Des incohérences ont été relevées : des plans d’évacuation sans escalier, une réduction des ouvertures plus importante que prévu dans certaines classes, ou encore la diminution du nombre de classes allouées à l’école.

Si la situation semble aujourd’hui stabilisée, avec mon collègue Franck MARGAIN, nous regrettons le manque de garanties sur le suivi de l’équipement et sur les modalités de sa gestion. Nous avons, en effet, longtemps été interpellés par les différents acteurs pendant l’installation des travaux du centre. Ils nous ont fait part des améliorations ayant été réalisées, mais nous attirons votre attention sur la nécessité d’obtenir des garanties concernant la gestion future.

Enfin, la durée de la convention, fixée à 10 ans, nous interpelle. Elle nous semble particulièrement longue pour un centre d’hébergement d’urgence dont la vocation est, par définition, temporaire et adaptable. L’argument avancé, fondé sur les montants d’investissement réalisés, ne nous paraît pas entièrement convaincant.

D’autres structures comparables, notamment l’exemple de la convention « Adoma-Porte Dorée », montrent que ces conventions sont souvent de courte durée, renouvelables, alors que les investissements de départ étaient beaucoup plus importants, puisqu’il s’agissait de construire un immeuble en entier. Cette souplesse aurait permis, par exemple, de mieux concilier l’engagement associatif et le pilotage public.

Nous allons voter favorablement ce projet de délibération, car nous reconnaissons l’intérêt social de ce projet. Néanmoins, nous attirons votre vigilance sur tous les points évoqués précédemment.

Je vous remercie.