Mes chers collègues, le sport n’est pas qu’un loisir, c’est un pilier de la santé publique, un facteur de cohésion sociale et un rempart contre la sédentarité. Ses bienfaits sont nombreux et reconnus, vous le savez : ils réduisent les risques de maladies chroniques, renforcent l’immunité, améliorent le sommeil et préservent l’autonomie à tout âge. Le sport est aussi un allié de santé mentale, il aide à lutter contre le stress, l’anxiété, la dépression et renforce l’estime de soi.
Dans un monde saturé d’écrans, il offre une alternative concrète et humaine. Enfin, le sport crée du lien, du lien social, il rassemble, inclut et construit des ponts entre générations, milieux et cultures.
A Paris, il y a la communication et la réalité. Les Jeux olympiques et paralympiques ont fait rêver. Pendant un mois, les images, les promesses, les paillettes, mais une fois la fête terminée, c’est le dur retour au quotidien du sport de proximité pour les Parisiennes et les Parisiens. La réalité, ce sont : des créneaux sportifs saturés, des associations contraintes de refuser des inscriptions faute de place, et notamment dans le rugby, des équipements et des terrains insuffisamment entretenus, des parcours pas assez sécurisés qui découragent la pratique, notamment celle des femmes, et des piscines vieillissantes, souvent fermées.
Je voulais faire un focus particulier sur les piscines. Prenons l’exemple du 12e arrondissement, avec 140.000 habitants et seulement deux piscines. L’une d’elles, la piscine Jean Boiteux, est régulièrement fermée, que ce soit pour travaux, pour problèmes techniques ou pour grèves. Elle était d’ailleurs encore fermée ce week-end. Les usagers sont à bout. Pour couronner le tout, souvent, ces fermetures inopinées ne sont pas signalées sur le site, si bien qu’il y a des déplacements pour rien, encore et encore.
Créer une nouvelle piscine dans le 12e, c’est une promesse de campagne de 2001. Nous sommes aujourd’hui en 2025, soit un quart de siècle, et la promesse de campagne a été oubliée au fond du bassin. Quel manque total de vision ! Cela devient criant en période de canicule, où les piscines peuvent apporter de la fraîcheur aux Parisiens. Les températures ont baissé aujourd’hui, mais nous risquons d’autres vagues de chaleur dans les semaines à venir, et toujours plus fortes au fil des années, et vous le savez.
Nous voyons venir les canicules, mais comment anticipez-vous ? Huit piscines fermées sur les 41 municipales, aucune extension des horaires classiques. C’est pourtant censé être prévu dans votre stratégie « Paris Frais ». Avec mes collègues du groupe Changer Paris, nous avons écrit à la Maire de Paris pour organiser une réponse adaptée et au plus vite.
Ce manque de vision se retrouve d’ailleurs dans Paris, mais sur d’autres sujets que les piscines. Prenons le débat de la petite ceinture. Vous avez toujours eu une vision fragmentée et parcellaire de son potentiel. Pourquoi ? Parce que vos partenaires communistes veulent à tout prix conserver une réversibilité ferroviaire, au cas où, vous allez me dire, nous relancerions des trains. La petite ceinture pourrait pourtant devenir, dans sa totalité, un véritable espace sportif de proximité, mais, faute d’ambition, elle reste sous-utilisée.
La mission d’information et d’évaluation des bois de Boulogne et de Vincennes a fait un travail sérieux sur le sujet du sport, puisque c’est un usage important dans le bois, notamment en auditionnant les acteurs du terrain. Ses préconisations étaient claires : la mise en valeur de terrains sportifs, avec des expérimentations sur des titres de pelouse, qui permettrait de mieux accueillir les sportifs ; la mise en place d’un éclairage intelligent, respectueux de la biodiversité, afin d’étendre les horaires d’accès aux équipements sportifs ; et, enfin, développer dans les bois des parcours sportifs.
Pourtant, un an après, aucune de ces recommandations ne semble aujourd’hui mise en œuvre.
Pendant ce temps, notre groupe Changer Paris, autour de Rachida DATI, n’a pas attendu pour être force de proposition.
Voici les vœux que nous avons portés et qui ont été rejetés.
- En octobre 2024, création de partenariat entre les écoles et les clubs sportifs, rejeté.
- En décembre 2020, lutte contre le prosélytisme religieux dans le sport, rejeté.
- En juin 2025, création de la maison « Sport Santé », rejeté.
- En novembre 2024, généralisation des parcours « Handi-rando » et adaptation P.M.R. pour toutes les courses à pied, rejeté.
- Demande de créneaux réservés aux personnes en situation de handicap, rejetée.
- Même vœu pour proposer, dans les E.H.P.A.D., des consoles de jeux, notamment « e-sport », adaptées aux seniors, rejeté.
A défaut d’un véritable plan d’investissement sportif qui aurait dû être lancé en début de mandature, nous avons donc une belle communication en fin de mandature. Le sport, ce n’est pas que la lumière une fois tous les quatre ans. C’est un effort constant, quotidien, pour rendre la Ville plus juste, plus saine, plus viable. Cet effort, mes chers collègues, vous l’avez trop souvent laissé sur le banc.