QUESTION À LA MAIRE DE PARIS – Séance des 22, 23, 24 et 25 mars 2022 de Valérie MONTANDON et des élus du groupe Changer Paris
Avec ses 995 hectares, le Bois de Vincennes est le plus grand espace vert parisien. Il est presque trois fois plus étendu que Central Park à New York et un peu plus vaste que le plus grand de Londres, Richmond Park. Ce lieu a connu plusieurs réaménagements d’ampleur au cours de sa longue histoire : au milieu du XVIIIème siècle, où sa surface boisée a été multipliée par dix, durant le Second Empire avec le réaménagement d’Adolphe Alphand ou après la Seconde Guerre mondiale avec la transformation des dernières emprises militaires. Comptant aujourd’hui près de 146 000 arbres, le Bois de Vincennes est classé au titre des sites naturels pittoresques depuis 1960.
C’est aussi un lieu majeur de détente et de pratique sportive. Ses multiples installations de loisirs, culturelles ou sportives, ses lacs ou tout simplement allées ombragées par des arbres plusieurs fois centenaires font le bonheur quotidien des Parisiens, des habitants des villes environnantes, des franciliens et même des visiteurs de passage.
Ses atouts sont donc incontestables et notre devoir – en tant qu’élus de Paris – est de préserver ce joyau naturel, historique et social de notre ville. Ces dernières semaines pourtant, 200 arbres anciens, durables et bonne santé ont été abattus afin de créer une « zone de reboisement » au grand étonnement des Parisiens et des médias. Alors que notre Conseil a voté en octobre dernier un plan avec un objectif de plantation de 170 000 arbres sur la mandature, vous continuez d’abattre des arbres sans aucun fondement scientifique. L’avis des experts est pourtant clair sur ce sujet : il faut tout d’abord prendre soin des arbres existants et les maintenir le plus longtemps possible, puis parallèlement et dans d’autres endroits, multiplier les plantations.
Un arbre c’est du temps long. C’est ce que prouve l’histoire pluriséculaire du Bois de Vincennes et de ces arbres que vous avez récemment abattus alors qu’ils avaient traversé les époques et l’Histoire de Paris. Les effets d’un arbre mature et coupé et ceux d’un jeune arbre tout juste planté ne sont pas les mêmes. Le taux de dépérissement des jeunes arbres est supérieur à 30%. Ainsi, une replantation va s’accompagner d’une longue et incertaine zone grise de 5 à 10 ans … dans laquelle l’arbre a une chance sur trois de devoir être replanté.
À ce titre, Valérie MONTANDON et les élus du groupe Changer Paris vous demandent :
quelles raisons véritablement valables (scientifiques notamment) vous ont poussé à choisir ce lieu plutôt qu’un autre et à abattre ces arbres afin d’établir cette « zone de reboisement » ?