Mes chers collègues, cette communication est l’occasion pour notre groupe Changer Paris de rappeler aussi notre engagement de longue date, aux côtés de notre présidente Rachida DATI, pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Depuis des années, nous ne cherchons pas uniquement à affirmer un principe universel, mais bien à lui trouver des applications partout, dans la vie privée, dans la vie professionnelle et dans la vie sociale.
En ce sens, nos collectivités territoriales ont en effet un rôle majeur à jouer dans ce combat, parce qu’elles sont l’organe de gouvernance le plus proche des citoyens et donc le plus à même d’entreprendre des actions, dont la traduction dans les faits est concrète et quasi immédiate. Cela est valable d’ailleurs pour la Région Ile-de-France et cela est aussi valable pour la Ville de Paris.
L’égalité est plus qu’un principe, c’est un droit qui doit être garanti dans notre République. Ce droit concerne tous les aspects de la vie politique, économique, sociale, environnementale et culturelle. Aussi les collectivités sont-elles d’un niveau d’intervention pertinent pour combattre les inégalités en agissant en collaboration avec les acteurs locaux et en entreprenant des actions concrètes. Il est nécessaire qu’elles s’engagent pleinement, qu’elles soient motrices et exemplaires.
Bien des efforts ont déjà été faits. Je ne voudrais pas m’attarder trop longtemps, mais à la Région Ile-de-France, je voulais mettre en avant le Centre Hubertine Auclert, que vous connaissez bien, qui promeut une culture d’égalité et contribue activement à la lutte contre les violences faites aux femmes.
La Région a mis en place également de nombreux appels à projets en faveur de l’égalité hommes-femmes et pour lutter contre les discriminations. En 2021, ce sont 21 associations qui ont été aidées. Enfin, pour l’égalité salariale, la Région aussi est active, elle effectue actuellement un rattrapage salarial pour les femmes dirigeantes pour qu’elles touchent justement des salaires similaires aux hommes ; elle a dépensé rien que cette année 538.000 euros.
Les collectivités, parisienne et régionale, sont donc volontaristes, mais il reste encore du chemin à faire. Bien d’autres efforts doivent être consentis pour donner toute leur place aux femmes dans nos administrations. Pour cela, nous devons continuer de lutter pour réduire les stéréotypes. C’est vrai que nous n’avons pas toujours les mêmes moyens. Nous avons souvent les mêmes objectifs avec vous, mais pas toujours les mêmes moyens.
Nous ne sommes pas favorables aux budgets genrés. Nous pensons aussi que des communications sont maladroites, à l’instar de l’écriture inclusive, par exemple, qui tend plus à discréditer ce combat qui a réellement donné toute leur place aux femmes. Non, en effet, cela doit passer par une communication normale, claire, sans stéréotypes, qui prenne en compte les femmes et sache les mettre en valeur à leur juste place.
De même, cela doit passer aussi par la formation. Là encore, non pas idéologique et légère comme celle que vous demandez d’assurer à votre amie et ancienne militante Caroline DE HAAS qui se limite à l’explication de la différence entre la dragounette et la drague. Non, c’est par une formation sérieuse plutôt sur le respect dû à chacun, par la valeur de la diversité dans notre milieu professionnel.
Cela doit aussi passer par la fin d’un tabou sur l’emploi dans certains métiers considérés comme exclusivement masculins ou féminins. Nous ne devons pas nous concentrer uniquement sur des métiers d’encadrement, mais aussi sur tous les autres où les inégalités demeurent, comme la petite enfance, les soins, la maintenance et la sécurité.
Et au sujet des stéréotypes, je me permets de faire un peu de teasing. J’aurai l’occasion d’y revenir dans un petit moment, lors de la présentation d’un vœu dans cette même Commission où je dénonce la grille de pondération des métiers sur laquelle se fonde l’indice I.P.S., qui est l’indice de position sociale, où les hommes ont plus de poids que les femmes à poste égal et qui doit être profondément révisée. Pour nous, c’est justement montrer que nous mettons en application tout ce que nous sommes en train de dire lors de ce débat.
Il reste du chemin à faire pour lutter contre les violences, ne plus tolérer aucun harcèlement en notre sein, et à ce sujet la Ville de Paris n’a pas su avoir le niveau de prévention auquel elle aurait pourtant dû prétendre ces dernières années. Il est primordial d’accueillir, d’écouter, de soutenir et d’orienter nos agents en souffrance, et de prévenir toute forme de violence dans nos services comme dans cet hémicycle.
Nous devons aussi permettre une meilleure articulation entre les différents temps de vie pour garantir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le télétravail est en soi une belle opportunité qu’il ne faut pas laisser passer, tout comme le soutien à la parentalité et la facilitation de l’accès des mères et pères de famille lors de leurs démarches administratives.
Pour finir, nos efforts doivent aussi être intensifiés pour promouvoir la mixité et la culture d’égalité à Paris. Les managers doivent être amenés à une réflexion sur l’égalité, afin qu’ils puissent accompagner justement les femmes dans leur évolution professionnelle, et le cas échéant dans la prise de responsabilités.
La communication a aussi son importance, quand il s’agit de permettre la visibilité d’événements importants, comme la Journée internationale contre les violences faites aux femmes qui aura lieu, comme chaque année, le 25 novembre prochain.
Mes chers collègues, c’est ainsi que nous relèverons ensemble le défi qu’est la mise en place d’une égalité réelle entre les hommes et les femmes, pour nos agents comme pour tous les Parisiens qui verront nos collectivités prendre le chemin de l’exemplarité.
Et j’ai envie de vous dire aussi, collectivement, chers collègues – ce n’est pas la première fois d’ailleurs que nous nous faisons cette réflexion -, je crois que le jour où il n’y aura pas que des femmes qui s’inscriront sur de tels sujets, là aussi nous aurons peut-être fait une avancée.
Merci.