Retrouvez ci dessous mon intervention en Conseil de Paris de juillet 2019 au sujet de la Conférence du logement. Alors que je faisais remarquer que dans ce rapport de 104 pages, il n y avait pas un mot sur les plateformes de locations touristiques, la réalité des sous-locations dans le parc social a rattrapé l’exécutif avec cet article du journal Le Parisien: Logements sociaux loués sur Airbnb : des centaines d’annonces suspectes à Paris
La Conférence du logement à Paris, c’est un satisfecit de 104 pages avec un format assez consanguin! Et c’est bien dommage!
Il y a beaucoup de satisfactions, mais on voit tout de même un marché du privé toujours aussi tendu. Il y a aussi des habitants, 12.000 exactement en moyenne chaque année, qui quittent la capitale, et des quartiers qui hélas n’ont parfois plus de mixité sociale.
Tout cela se fait au détriment de la classe moyenne, qui petit à petit est invitée à partir en banlieue, ou lorsque les familles grandissent, à s’exiler. Mais, tout ceci hélas est la conséquence de la politique de Mme HIDALGO et de M. BROSSAT, qui ont continué les opérations de conventionnement, 14.000 tout de même, qui continuent leur course effrénée sur la préemption, qui est très coûteuse et ne crée pas de nouveaux logements, sans compter la préemption de non diffus qui est simplement une idéologie.
La production particulièrement déséquilibrée que l’on voit dans cette conférence, à raison de plus de 70 % de P.L.A.I. et de PLUS. En effet, c’est simplement en mettant plus de P.L.S. que l’on arrivera à maintenir la classe moyenne dans la capitale.
A cela s’ajoute une faible rotation des logements sociaux, qui n’aide pas à plus de mixité ou à résoudre les tensions ; aussi, une faible livraison de logements intermédiaires. Je vous rappelle que sous cette mandature, vous aviez un engagement de 3.000 livraisons de logements intermédiaires, or on en est simplement à 10 %, et ce n’est pas avec le conventionnement des logements intermédiaires et des logements libres que petit à petit nous arriverons à cet objectif.
Je voulais attirer votre attention sur deux mots tabous de cette conférence. Il y a 104 pages, et le premier mot tabou c’est l’accession sociale à la propriété. Il n’apparaît, pour être honnête, qu’une seule fois dans le cadre de l’O.F.S., nous venons d’avoir un débat, je ne reviendrai pas dessus. Je vous rappelle que la loi Elan donne la possibilité aux bailleurs sociaux de vendre des logements aux locataires du parc social et que cela, vous ne le souhaitez pas, malgré plusieurs tentatives dans cet hémicycle. Vous avez toujours refusé les vœux qui permettraient cette accession sociale à la propriété.
Il y a aussi un autre mot tabou, je trouve assez étrange d’arriver à faire 104 pages sans parler des plateformes de location touristique. On sait que c’est un véritable problème. Quand on parle d’orientations, on pourrait avoir un paragraphe dédié. Même si l’on n’en parle pas pour le logement privé, c’est un problème dans le parc social de la Ville de Paris. Il y a hélas des logements du parc de la Ville qui se retrouvent sur ces plateformes.
Je dénonce le fait que la Ville ne puisse pas muscler plus ses effectifs pour le contrôle des irrégularités, parce que c’est pour moi la seule marge de manœuvre que nous avons pour lutter sur toutes les dérives des plateformes de location touristique.
Nous avons déposé un vœu pour essayer d’améliorer ces orientations pour annuler d’abord les conventionnements, relancer le logement intermédiaire pour la classe moyenne, doubler le plan de transformation des bureaux en logements, et puis utiliser le fonds dédié à la préemption, à l’accélération de la réhabilitation des ensembles sociaux. 2060 pour arriver à une réhabilitation, cela fait loin.
Nous souhaitons en effet flécher cet argent, qui était dédié à la préemption, sur la rénovation du Plan Climat et cela rejoint ce que nous avons débattu lundi sur l’urgence climatique. Merci.