En Conseil d’arrondissement du 16 avril 2018, les groupes de la majorité municipale ont déposé un vœu pour demander à ce que le Gouvernement revienne sur son projet de réforme de la SNCF. Je m’y suis opposée pour les raisons suivantes énoncées dans mon intervention:
« La réforme de la SNCF nous paraît incontournable. Et ce vœu qui –au détour, je le précise aussi –n’a pas forcément sa place en Conseil d’arrondissement, montre aussi à quel point la majorité socialiste du 12eme est marquée par une idéologie d’un autre temps.
La division actuelle des compétences de la SNCF engendre une inefficacité. Par exemple, dans une même gare, ce n’est pas la même direction de la SNCF qui gère les quais, les panneaux selon le lieu où ils se trouvent, ou encore les verreries. En effet, cette réforme devrait permettre d’avoir un chef de gare qui coordonne tout ceci, et cela nous semble de bon sens. La réforme permettra également de se mettre en conformité avec l’ouverture à la concurrence. Là encore, je ne pense pas que le CA soit le lieu de débats sur l’ouverture à la concurrence, surtout que celle-ci a été actée il y a de nombreuses années, et notamment sous des mandatures de gauche. Nos pays voisins se sont ouverts à la concurrence. Par exemple, l’Allemagne, il y a plus de 20 ans, ce qui a permis une diminution de plus de 25% des coûts. Ou encore l’Italie, qui l’a fait en 2012, avec une diminution du prix des billets pour les voyageurs. Alors, que défendez-vous avec ce vœu? Beaucoup de fantasmes, j’ai l’impression. Tout d’abord, le statut des cheminots. Vous le savez très bien, cela a été répété, les cheminots actuels ne verront pas de modifications sur leur statut, ils le conserveront; seuls les nouveaux entrants ne seront pas contractualisés. C’est pareil, beaucoup de fantasmes aussi sur la privatisation. Les titres seront incessibles. C’est-à-dire que la SNCF, en effet, restera au capital détenu par l’État, et non pas privatisée. Le seul point vis-à-vis duquel nous pensons qu’il faut effectivement rester vigilant est celui du maintien des lignes dites «petites». Mais là encore, si l’on regarde l’exemple de l’Allemagne, qui en conduisant des réformes similaires, a pu voir se développer ces lignes sur des territoires plus éloignés. Si bien que, vous l’avez bien compris, nous voterons contre ce vœu, en espérant ne pas avoir tout le temps à répondre, en Conseil d’arrondissement, de vœux qui ne nous concernent pas et qui sont purement nationaux. »