La Chambre régionale des comptes (CRC) d’Île-de-France a publié le 19 mai 2016 plusieurs rapports très critiques à l’encontre de la gestion financière de la Ville de Paris. L’augmentation sans discontinuité des dépenses de fonctionnement et la baisse consécutive de l’épargne brute de la ville conduisent les finances dans le rouge. La CRC alerte sur l’endettement croissant de Paris et met en doute sa capacité à honorer ses engagements : « la faiblesse de l’épargne brute est susceptible, à partir de 2017, de remettre en cause la soutenabilité du programme d’investissement de la mandature ».
Enfin, la CRC conclut que les marges de manœuvre de la ville reposent sur la cession d’actifs, ou l’augmentation des impôts comme elle a pu déjà le faire de façon sournoise avec la hausse de taxes et tarifs municipaux (stationnement, tarif des cantines, centre d’animation etc…)
Le budget financier présenté au Conseil de Paris du mois de juin a aussi eu son lot de surprises : pour combler le « trou » de 400 millions d’euros de son budget, la Maire de Paris a fait un tour de passepasse comptable monumental. La ville a ainsi fait pression pour faire adopter un décret le 27 novembre 2015, dont elle a demandé puis obtenu l’application, afin d’inscrire par anticipation les recettes des bailleurs sociaux pour les revenus futurs jusqu’à 2076. C’est ainsi que les recettes des loyers capitalisées d’un montant de 354 millions ont artificiellement permis un équilibre du budget.
En d’autre terme, en 2076, les parisiens locataires d’un logement social paieront encore le bouclage du budget 2016. C’est aussi une façon de repasser la dette aux bailleurs sociaux et de les priver aussi de fonds propres pour construire et rénover des logements sociaux à Paris.