Mes chers collègues, les élus de l’opposition n’ont pas de visibilité, notamment dans les mairies d’opposition, sur les choix effectués puisque nous ne sommes pas conviés à la commission créée pour les concertations de sectorisation. C’est dommage, car cela nous permettrait d’avoir une vue d’ensemble. Cela dit, nous découvrons en effet vos choix en bloc lors des délibérations, mais nous avons heureusement le retour des parents d’élèves qui nous saisissent lorsque cela ne se passe pas bien.

Et il se trouve que pendant l’élaboration de la sectorisation dans le 12e arrondissement, il nous a été remonté que la concertation, en effet, avec les parents d’élèves a été loin d’être optimale. Pendant plusieurs années déjà, les associations indépendantes ont souvent déploré le fait de ne pas être associées, justement, aux échanges avec la mairie du 12e arrondissement et ont regretté que c’étaient simplement les associations d’envergure, celles qui avaient une envergure nationale qui étaient consultées. Mais aujourd’hui, ce que je constate, c’est que ce sentiment, celui de ne pas être écouté, se généralise aussi bien au niveau des associations indépendantes qu’au niveau des associations qui sont nationalement représentées, telles que la F.C.P.E.

Les parents d’élèves de l’école Lamoricière ont été en effet impactés par les choix de la nouvelle sectorisation. Ils se sont mobilisés, parce qu’ils regrettaient déjà le manque d’écoute et ils redoutaient que ces changements engendrent la création de doubles niveaux, ce qui serait compliqué en termes pédagogiques, puisque, vous le savez, cette école est un établissement classé K.P.( ?). Ces parents se sont fortement engagés pour le développement d’activités et de projets pédagogiques afin d’améliorer l’attractivité de leur établissement. Ils ont eu le sentiment que leurs efforts n’étaient pas accompagnés de l’écoute nécessaire, et, d’ailleurs, M. BONNET le disait aussi à juste titre, il vous disait, Madame la Maire du 12e, que la concertation n’avait pas été aboutie. Et je tiens à vous préciser qu’il y a une différence, et je crois que là, vous n’avez pas saisi la nuance, entre des réunions d’information, où c’est surtout dans un sens, où on informe le public qu’on a en face, et la concertation, où il y a des moments d’écoute, d’échange et des compromis. Et c’est là que le bât blesse.

Pour calmer la gronde locale des parents, les élus Paris en Commun ont déposé un vœu en conseil d’arrondissement qui demandait plus de moyens, notamment à l’Académie de Paris. Je crois que c’est à cela que vous avez fait référence tout à l’heure, Madame la Maire. Je ne peux pas le lire, c’est une véritable « tartine », il est très dense. On y trouve des actions renforcées, notamment dans les écoles classées K.P., des dotations horaires globales abondées, une liste à la Prévert. Mais ce vœu a été adopté, en plus, en conseil d’arrondissement du 12e et je voulais savoir pourquoi il n’était pas déposé en Conseil de Paris. Moi, je n’ai pas cette chance d’avoir des vœux adoptés en conseil d’arrondissement du 12e, même si je les porte en Conseil de Paris. Là, cela a été adopté en conseil d’arrondissement du 12e et je voulais savoir pourquoi vous n’avez pas marqué l’essai, puisque je vous rappelle qu’un conseil d’arrondissement a un rôle consultatif et que c’est au Conseil de Paris que les choses sont adoptées. Peut-être qu’il s’agit simplement d’un vœu d’affichage pour calmer la gronde des parents d’élèves au moment T du conseil d’arrondissement, mais je m’interroge sur le fait que vous n’ayez pas donné suite ici.

Il est évident que la sectorisation est un processus indispensable pour ajuster les changements démographiques dans les quartiers et compenser les effectifs. Mais le premier problème, c’est que la Ville de Paris, dans sa globalité, doit surtout pallier la baisse généralisée des effectifs d’écoliers, car ils étaient, je le rappelle, 6.000 de moins à la rentrée dernière, et que les Parisiens quittent Paris de façon continue depuis 10 ans. Et dans le quartier, bien sûr, cela a eu des conséquences qui se sont ressenties avec la fameuse fermeture de l’école Netter, qui, sous couvert de mauvais état, et j’en conviens, va être fermée définitivement. Je regrette d’ailleurs que les travaux de rénovation ne soient pas engagés avec une perspective de reprise après, et je m’interroge sur les choix précédents que vous avez faits. En effet, il faut savoir quand même qu’il y a eu des grands travaux de rénovation, notamment avec la cour oasis qui a coûté très cher en argent public, et c’est très récent. Je voulais donc savoir pourquoi on a engagé de telles rénovations pour, finalement, fermer une école. Cela fait beaucoup d’argent public englouti sans anticipation.

Concernant le vœu de Mme SIMONNET, nous voterons bien sûr favorablement le maintien de cette école et je regrette que la mairie du 12e n’ait pas beaucoup lutté pour conserver cette école, à part les élus du groupe Communiste, ce que je tiens à souligner.

Le deuxième sujet qui est mis en lumière dans les vœux rattachés à cette délibération, c’est la mixité sociale. Et là, je vous rejoins aussi, Monsieur BONNET, sur le constat qu’il y a des écoles où la mixité n’existe plus et que des parents qui jouent le jeu de laisser leurs enfants dans l’école publique se posent des questions, et elles sont, vous avez raison, légitimes. Mais aujourd’hui, j’ai envie de vous interroger : pourquoi il n’y a plus de mixité sociale dans les écoles ? Pourquoi on en est arrivé là ? C’est parce que, surtout, il n’y a plus de mixité sociale dans le parc de logements sociaux que vous gérez depuis plus de 20 ans. Si vous n’aviez pas exclu la classe moyenne dans les attributions de logements sociaux, si dans le parc social il y avait toutes les catégories sociales qui étaient représentées, les catégories plus défavorisées, les catégories moyennes, les catégories moyennes supérieures qui sont d’ailleurs éligibles aussi au logement social à Paris, eh bien cette mixité sociale dans le parc social, on la retrouverait aussi à l’école. Et l’école Lamoricière dont on parle aujourd’hui, vous savez très bien qu’elle est sur les Maréchaux avec, bien sûr, une proportion de logements sociaux très importante. Mais si on retrouvait la mixité sociale dans le logement social, on la retrouverait aussi à l’école !