Johnny Hallyday

Johnny Hallyday est notre histoire commune, notre patrimoine français, qui unit toutes les générations. Sous aucun prétexte, les Ecologistes n’ont pas à réécrire l’histoire de la vie d’un artiste. Ils n’ont pas à vouloir dénaturer ses goûts, gommer ses symboles, le souvenir qu’il laisse dans l’imaginaire collectif.

Mme Valérie MONTANDON.- Madame la Maire, mes chers collègues, permettez-moi de rappeler le contexte de l’examen de cette délibération qui acte du don d’une œuvre en hommage à Johnny Hallyday.

Madame la Maire écologiste du 12e arrondissement a retiré de l’ordre du jour du Conseil d’arrondissement du 23 juin ce projet de délibération, de sa propre initiative, laissant planer le doute sur une soi-disant erreur technique dans la rédaction de la délibération.

Les élus d’opposition du groupe Changer Paris en la personne de mon collègue Matthieu SEINGIER s’étaient pourtant inscrits sur cette délibération. La première chose qui m’interpelle, c’est le rapport qu’entretient la maire du 12e arrondissement avec le débat démocratique. Si un dossier pourtant instruit par la ville ne lui convient pas, elle le retire. Elle n’assume pas son positionnement. Elle ne respecte pas l’inscription de l’opposition. Elle ne permet pas le débat.

Oui, il s’agit d’un problème de rapport avec la démocratie. Le retrait décidé de façon autoritaire de la délibération empêche sa présentation, son débat, et le vote en Conseil d’arrondissement.

Après la forme, penchons-nous sur le fond.

Johnny Hallyday était une voix exceptionnelle, un artiste aux talents multiples et à la vie trépidante. Il avait de nombreuses passions, et les motos en faisaient partie.

Les Ecologistes n’ont pas à réécrire l’histoire de la vie d’un artiste. Ils n’ont pas à vouloir dénaturer ses goûts, gommer ses symboles, le souvenir qu’il laisse dans l’imaginaire collectif. Johnny Hallyday est notre histoire commune, notre patrimoine français, qui unit toutes les générations.

C’est incroyable cette impudence qu’ont les Ecologistes et pas seulement ceux de Paris, de vouloir réécrire l’histoire, contrôler la vie des gens ou encore revisiter notre socle culturel, notamment lorsqu’il s’agit de culture populaire.

Après les Tours de France, les bateaux de plaisance, les sapins de Noël, voilà qu’ils souhaitent de nouveau réécrire la vie d’une légende française. Ne vous inquiétez pas, la moto de la sculpture n’a pas de moteur, ni de carburant. Elle ne polluera pas et ne fera pas de bruit.

Il faut que vous sortiez de la pensée discriminante que les milieux populaires avec leurs habitudes de vie auraient un mauvais bilan carbone. Car souvent les études le montrent, c’est bien le contraire.

Un artiste a laissé libre cours à son art pour créer une œuvre qui lui a paru représenter Johnny. Les objets qu’il a choisis sont en effet ceux de Johnny, une moto et une guitare, ils ont été validés par sa famille, et nous respectons ce choix parce que le symbole choisi, celui de la moto, je le répète, est légitime et cohérent.

En revanche, je déplore une fois de plus que l’Exécutif ait mis devant le fait accompli les conseillers de Paris. Sans atteindre à la liberté de création de l’artiste et en lui laissant une marge de manœuvre suffisante, il aurait peut-être été plus convenable de consulter les élus sur les dimensions de l’œuvre, sur son implantation, sur les caractéristiques inhérentes à une sorte de cahier des charges de l’artiste.

Nous sommes en effet en cours d’élaboration du nouveau manifeste de l’esthétisme à Paris où des engagements forts ont été pris sur le choix des objets dans l’espace public. Je vous cite, Monsieur le premier adjoint, cher Emmanuel GRÉGOIRE : « nous ne pouvons plus penser les objets de manière isolée. Il faut les relier à leur environnement et à leurs usages ». Voici une nouvelle illustration du, faites ce que je dis, pas ce que je fais.

Ceux qui ont bien connu Johnny Hallyday savent qu’il était d’une infinie gentillesse avec ses proches, mais qu’il était aussi perfectionniste, minutieux, et ne laissait pas de place au hasard dans son travail.

C’était un grand travailleur, particulièrement exigeant. Je pense qu’il ne nous en aurait pas voulu si nous avions aussi mis quelques exigences autour de l’œuvre qui va lui rendre hommage.

Mes chers collègues, nous allons voter en faveur de cette délibération. En guise de conclusion, je dirai aux élus Ecologistes de cet hémicycle : nous ne vous demandons pas forcément d’aimer les motos, mais seulement d’aimer la France, sa culture populaire, et de respecter la mémoire d’un immense artiste qui a fait et continue de faire vibrer aujourd’hui encore toutes les générations : Johnny Hallyday.