Valérie Montandon
Conseillère de Paris du 12ème arrondissement
Conseillère régionale d’Ile-de-France

Monsieur Jean-Michel BLANQUER
Ministre de l’Education Nationale et de la Jeunesse
110, rue de Grenelle
75357 Paris

Paris, le 15 mars 2019

Monsieur le Ministre,

Depuis 2008, les collégiens parisiens sont affectés dans les lycées à l’appui du logiciel Affelnet. L’objectif des algorithmes utilisés par le logiciel est de favoriser la mixité scolaire et de lutter contre la ségrégation des lycées publics de la capitale.

La mise en place de ce logiciel s’est accompagnée du découpage de Paris en quatre districts : Nord, Sud, Ouest et Est.

Ce dernier district fait cependant l’objet d’un certain nombre de dysfonctionnements.

Regroupant 9 arrondissements (1er, 2ème, 3ème, 4ème, 10ème, 11ème, 12ème, 19ème et 20ème), alors que les trois autres districts n’en couvrent que trois ou quatre, le district EST sectorise à lui seul près de 40% de tous les collégiens parisiens. A titre de comparaison, 23% des collégiens parisiens dépendent du District Nord, 20% du district Sud et 18% du district Ouest.

Par ailleurs, le district Est concentre aussi plus d’élèves issus de collèges en éducation prioritaire (REP/REP+) ou faisant l’objet d’une Convention académique pluriannuelle de priorité éducative (CAPPE): 62% contre 25% dans le district Nord ou 13% dans le district Sud.

Face à ces déséquilibres, les familles se prêtent légitimement à des stratégies de contournement dans l’espoir d’obtenir l’établissement de leur choix et la procédure actuelle n’est pas parvenue à mettre fin à la ségrégation scolaire.

La mise en place récente d’un bonus d’affectation pour les élèves ayant fait toute leur scolarité en REP, en plus du bonus existant déjà pour les boursiers, amplifie encore ce phénomène, en même temps que le sentiment d’injustice et d’incompréhension des élèves.

Sans remettre en cause le principe de donner les mêmes chances à tous les collégiens, leur affectation au lycée ne doit pas aboutir à les décourager. Qu’ils viennent d’éducation prioritaire ou non, tous les élèves méritants et volontaires doivent pourvoir s’y retrouver. La révision du système de pondération en vue d’encourager le travail scolaire pour tous les élèves et du périmètre des districts mérite pleine réflexion.

Je souhaitais par conséquent appeler votre attention sur cette situation qui contribue au sentiment de défiance des familles à l’égard de l’Éducation Nationale et qui les amène souvent à déserter l’enseignement public.

Dans l’attente des orientations que le Ministère envisage pour améliorer le système d’affectation au lycée, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération.

Valérie Montandon